La Pologne nous manquait, nous n’avons pas attendu cinq ans avant d’y retourner…

C’est à Brusy, ville de Cachoubie à 60 kilomètres de Gdańsk que nous nous rendons afin de présenter nos danses traditionnelles.

C’est l’occasion pour Christel, Fabien et Teo, accompagnés de Sandrine, Antoine, Bruno et Maxence (musiciens amis), de faire leurs premières expériences de folklore à l’étranger.

Nous sommes logés dans une école primaire d’une autre ville de la région, Kościerzyna, aussi appelée la Kerzers du Nord, renommée pour ses mille et une variétés de papillons. Notre guide, Marta, est la fille du maire.

A première vue, le programme des prestations est plutôt léger. En attendant de pouvoir nous produire, l’organisation nous emmène à une heure de marche pour nous initier aux arts traditionnels cachoubes, à savoir la confection de petits cœurs en bois ornés de serviette aux motifs polonais. Le lendemain, nous profitons d’une visite du très célèbre Musée du chemin de fer de Kościerzyna. Dommage que notre co-président, chef de gare au Kaeserberg et pilote de locomotive à vapeur émérite, ne nous rejoigne que le jour suivant…

Tous les groupes sont logés dans de différents endroits. Les occasions de se rencontrer ne sont pas si nombreuses. Un soir en début de semaine, une soirée est organisée à cet effet. Représentants des quatre coins du globe sont réunis, ce qui donne lieu à de sympathiques échanges, musicaux notamment, pour les instrumentistes les plus habiles. Bra-avo bravissiomo

Une délégation se fait néanmoins remarquer par sa capacité à « pedzer » des heures, alors que toutes les autres sont rentrées dans leur logement respectif depuis belle lurette. Nous tairons l’identité de la nation en question, mais demandez à n’importe quel Farandolien/ne présent/e, le témoignage sera prenant.

Les prestations sont, quant à elles, assez variées. Les scènes passent de la rive d’un lac (au bord duquel les couchers de soleil resteront longtemps dans nos albums photos), au centre de villes médiévales, en passant par un pont de danse de restaurant. Une expérience vécue lors de la prestation sur cette dernière scène restera marquée dans nos mémoires :

Ce soir-là, nous enchaînions deux prestations distantes de 45 minutes d’autobus. Prenant du retard sur la route, nous arrivons tant bien que mal sur le site de la seconde représentation. C’est là que la guide nous annonce que nous devons monter sur scène dans la minute qui suivait. Branle-bas de combat, chacun agrippe ses affaires, se prépare et monte aussi vite qu’il peut sur scène. Le programme se passe bien, deux danseurs doivent improviser une chorégraphie sur la danse des « cannes » en raison de blessure pour le troisième censé les rejoindre. Fatigué mais satisfait de la soirée, le groupe sort de scène, retourne en loge pour y récupérer ses affaires. Mais en ressortant, plus un czat (chat en polonais). Quatre minutes ont suffi pour que stands et échoppes ferment et que public s’en retourne à domicile. Dans son malheur, JP, dont le bugle a rendu l’âme à l’issue de la première prestation, a eu la sympathie de commander une grande tournée. Ainsi furent étanchées les soifs.

Dernier jour de festival. Les musiciens et le couple délégué sont dépêchés en fin de matinée sur la grande scène de Brusy afin d’y répéter la cérémonie de clôture. Ici, on nous distribue les partitions d’une mélodie populaire. Chaque nation est chargée de sélectionner un membre, qui aura l’honneur de chanter un couplet dont il aura personnellement écrit les paroles. L’ensemble des personnes parlant le dialecte sont unanimes : notre 1er baryton solo, aussi chanteur hors-pair, a fait un passage irréprochable en chantant, Ô combien notre chef d’orchestre est éminent.

Alors que la majorité du groupe prend la route de l’aéroport, une petite dizaine de joyeux lurons prolongent leur séjour polonais dans la ville de Gdańsk. Certains ont même mangé là où, selon la légende, l’aîné de nos musiciens aurait mangé Châteaubriant à midi, puis Châteaubriant le soir…

La Pologne, un pays auquel nous portons une affection particulière. Ce festival, comme beaucoup, restera mémorable en tout point.