Agendées une première fois en juillet 2020, les VIème Folkloriades Mondiales du CIOFF ont dû être reportées et repensées pour 2021.

C’est avec grand enthousiasme que, depuis la fin mai, la Farandole s’est méticuleusement préparée pour cet événement d’envergure.

Après cette longue période d’interruption et vu le temps imparti, le challenge était de taille. Il fallait reprendre les répétitions, et ce à raison de 2 par semaine. De plus, les ambitions du pays hôte ont été annoncées haut et fort. Nous serions attendu·e·s de pied ferme pour un festival qui allait mettre le paquet.

Le 2 juillet 2021, nous partons de Zürich en direction de Moscou. Un avion affrété spécialement par le festival doit nous mener à Oufa en compagnie d’autres délégations, mais d’abord nous ferons quelques heures d’escale dans l’aéroport domestique.

Accueilli·e·s par les premières bénévoles, notre première et principale préoccupation est de trouver un moyen de suivre le quart de finale de l’Euro 2021 opposant l’Espagne à la Suisse. Cette-dernière venait de faire sensation en sortant la France du tournoi en huitième. Mais rien à faire, aucune télévision de l’aéroport ne diffuse le match. C’est finalement sur un ordinateur portable, entre 2 rangées de sièges, que nous nous réunirons pour assister à la triste défaite aux tirs au but de la Nati.

Le vol Zurich-Moscou sera quasiment aussi long que Moscou-Oufa où nous arrivons très tôt le matin du 3 juillet.

Dès lors, le festival peut commencer et le premier rendez-vous ne tarde pas. Il s’agit de la cérémonie d’ouverture consistant en un show mémorable, comme peu de nous avait déjà vécu, digne d’une ouverture de jeux olympiques. Plusieurs centaines d’artistes se sont produit·e·s pour présenter la richesse et diversité culturelle de la Bachkirie, sujette de la Fédération de Russie et hôte de l’événement.

Après quelques procédures administratives, nasale et gutturales exigées par la situation épidémiologique, nous partons en car pour une tournée de 5 jours en délocalisation. En effet, la petite quarantaine (sans mauvais jeu de mot) de délégations est réparties en petits groupes dans 5 différents districts. Nous sommes alors logé·e·s dans une modeste station balnéaire d’où nous partons tous les matins pour de long trajets en car (minimum 6h par jour). Nous nous produirons dans les villes d’Askarovo, Starosubkhangulovo, Uchaly, Sibaï et Beloretsk. Toutes ces villes sont bien loin des sentiers touristiques et nous offrent l’expérience d’un public pas habitué des événements internationaux et donc très enthousiaste de recevoir des artistes étrangers. 

Ces longs trajets nous ont permis de nous rendre compte de l’immensité de l’arrière-pays backir, de ses plaines et de ses forêts de bouleaux. Sur notre trajet pour Uchaly, nous traversons la frontière théorique séparant le continent européen de l’Asie. Mais c’est de Sibaï que les membres garderont un souvenir tout particulier. Chacun·e est depuis son passage capable, de présenter les aspects économiques, culinaires (principalement des patates et de l’aneth), démographiques, culturels et sociaux de la ville, avec images à l’appui.

De retour à Oufa pour la fin de notre séjour, nous retrouvons tous les groupes pour le grand spectacle de clôture. Une gigantesque scène a été érigée dans l’amphithéâtre du Vatan Park. La Farandole passe en fin de spectacle car les groupes se produisent dans l’ordre alphabétique cyrillique. Manque de chance, des gouttes se mettent à tomber quelques minutes avant notre passage, rendant la scène extrêmement glissante. Certaines chevilles ont mis plusieurs semaines à s’en remettre…

Une prestation d’Emir Kusturica et feux d’artifices mettront un terme à ce festival haut en couleurs et en émotions.

Lors de notre voyage retour en Suisse, nous faisons une nouvelle escale à Moscou. 10 heures cette fois-ci, qui permettront de faire un petit tour et visiter les monuments les plus emblématiques de la ville.

De si bon matin, « la place rouge était vide ». Les touristes et locaux les plus matinaux auront cependant pu apprécier une Tarantelle, dansée en petit comité devant la Cathédrale Saint-Basile.